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Prendre soin de son audition : les bonnes pratiques à adopter au quotidien .

Aujourd’hui, un adulte sur quatre en France est concerné par une forme de déficience auditive. Pourtant, peu de personnes savent comment agir au quotidien pour préserver leur capital auditif.
Dans cet article, découvrez des gestes simples, accessibles pour prendre soin de son audition avec douceur et bon sens.

En un coup d’oeil

1. Pourquoi faut-il prendre soin de son audition dès aujourd’hui ?

1.1 Les troubles auditifs : un phénomène silencieux mais fréquent

Prendre soin de son audition ne fait pas (encore) partie des réflexes santé du quotidien. Et pourtant, en France, un adulte sur quatre est concerné par une forme de déficience auditive. Dans le monde, ce chiffre pourrait atteindre 2,5 milliards de personnes d’ici 2050. Ce n’est pas uniquement une question d’âge : près de 87 % des jeunes de 15 à 24 ans sont régulièrement exposés à des niveaux sonores trop élevés.

Dans la grande majorité des cas, la perte auditive est irréversible. Elle est liée à la dégradation progressive des cellules ciliées de l’oreille interne, responsables de la transmission des sons au cerveau. Une fois endommagées, ces cellules ne se régénèrent pas.

La perte auditive s’installe souvent lentement, sans douleur ni signe évident. Elle peut rester inaperçue pendant des années, avant qu’une gêne ne soit réellement identifiée. C’est pourquoi il est essentiel d’intégrer l’audition dans une logique de prévention globale, dès aujourd’hui.

1.2 Les causes évitables à connaître

Dans de nombreux cas, il est possible d’agir en amont. L’exposition régulière à des volumes élevés (concerts, machines, écouteurs, etc), est une des premières causes évitables. Un casque audio à volume maximum peut atteindre 100 décibels, soit autant qu’une perceuse ou une tondeuse à gazon.

Autre exemple du quotidien : dans les transports, près de la moitié des jeunes actifs utilisent leurs écouteurs plus d’une heure par jour, souvent pour couvrir les bruits ambiants. Un réflexe compréhensible, mais risqué.

À noter également : certains produits chimiques ou médicaments peuvent être ototoxiques, c’est-à-dire nocifs pour l’oreille interne. Leur usage est encadré médicalement, mais il reste utile d’en parler à son médecin en cas de doute ou d’exposition répétée.

La bonne nouvelle ? Modifier quelques habitudes ou poser des questions au bon moment suffit souvent à réduire l’exposition sonore ou chimique, et à préserver son capital auditif dans la durée.

1.3 Santé auditive et bien-être global : un lien essentiel

Bien entendre, c’est bien plus qu’un simple sens : c’est le moyen d’échanger avec les autres, de maintenir une vie sociale, de vivre pleinement chaque expérience. Une bonne audition facilite la communication, soutient l’attention, la mémoire et la fluidité des échanges au quotidien. À l’inverse, même une gêne légère peut générer de la fatigue mentale, nuire à la concentration ou provoquer une forme d’isolement progressif.

Selon une étude IFOP, 52 % des actifs gênés par le bruit estiment que cela impacte leur vie personnelle. Autrement dit, la santé auditive ne s’arrête pas à l’oreille : elle touche le lien social, l’équilibre émotionnel et la qualité de vie dans son ensemble.

Prendre soin de son audition, c’est choisir de rester pleinement acteur de sa qualité de vie, à tout âge.

2. Les bons réflexes pour prendre soin de son audition.

Prendre soin de son audition ne demande pas d’efforts particuliers ni grands changements quotidiens. Ce sont souvent des gestes simples, intégrés dans la vie de tous les jours, qui permettent de maintenir une bonne santé auditive. Voici les bons réflexes à adopter pour prendre soin de ses oreilles, tout en douceur.

2.1 Réduire le volume sonore de ses appareils

Nos oreilles sont constamment sollicitées : appels, visioconférences, écoute de musique ou de podcasts… Ces habitudes, si elles sont mal dosées, peuvent affecter l’audition sans qu’on s’en rende compte.

Quelques conseils utiles :

  • Ne dépassez jamais 60 % du volume maximum de votre appareil (max. 1h d’affilée sans pause).
  • Choisissez un matériel d’écoute adapté en privilégiant l’usage de casques.

2.2. Faire des pauses auditives après des expositions prolongées

L’oreille, comme la voix ou les yeux, a besoin de repos. Après une période prolongée d’écoute ou d’exposition au bruit, offrir un temps de silence est essentiel.

Ce que vous pouvez mettre en place :

  • Faire 10 minutes de pause auditive par heure dans un environnement sonore calme.
  • Alterner les moments d’écoute avec des activités silencieuses (lecture, marche, etc.).
  • Privilégier les plages de calme en fin de journée, loin des écrans et des enceintes.

À retenir : selon l’INRS, 8 heures de bruit continu nécessitent 8 heures de récupération à vos oreilles. 

2.3. Se protéger dans les environnements bruyants

Que ce soit lors d’un concert, en bricolant, ou dans un contexte professionnel bruyant, les protections auditives sont vos alliées.

Les bons gestes :

  • Toujours avoir une paire de bouchons d’oreilles à portée de main (transport, événements…).
  • Porter un casque anti bruit lors de vos travaux de bricolage.
  • Limiter son temps d’exposition si la protection n’est pas possible.


Les protections ne sont pas réservées aux musiciens ou professionnels : elles s’adressent à toute personne soucieuse de préserver son confort auditif.

Être exposé au bruit fait partie du quotidien, mais il est toujours possible d’agir pour limiter ses effets.

2.4 Hygiène auditive : ce qu’il faut éviter… et les bons gestes à adopter

On pense souvent à tort qu’il faut “nettoyer” ses oreilles en profondeur. En réalité, le cérumen protège le conduit auditif et un excès de nettoyage peut faire plus de mal que de bien.

À éviter :

  • Les coton-tiges insérés dans le conduit, qui tassent le cérumen, irritent ou créent des bouchons.
  • Les objets détournés de leur usage (trombone, capuchon de stylo…).
  • Les lavages agressifs ou non encadrés
  • Les bougies ou curette sauriculaires.


À privilégier :

  • Un nettoyage doux de l’entrée du conduit auditif sous la douche, avec de l’eau claire et votre auriculaire.
  • Des sprays auriculaires doux, sur avis médical si besoin.
  • Une consultation ORL en cas de gêne persistante.

2.5 Être attentif aux signaux faibles (acouphènes, gêne, fatigue auditive)

Les premières alertes auditives sont souvent discrètes. Plus tôt elles sont identifiées, plus il est facile d’agir en prévention.

Signes à ne pas négliger :

  • Une gêne ponctuelle dans un lieu bruyant (bar, resto, open space).
  • Des bourdonnements dans les oreilles après un événement sonore.
  • Une tendance à monter un peu plus le son qu’avant, sans s’en rendre compte.
  • Un besoin de concentration accru pour suivre une conversation.

Ces signaux ne ne traduisent pas forcément la présence d’un trouble, mais ils méritent de l’attention.

2.6 Consulter un professionnel en cas de doute

Pas besoin d’attendre qu’une gêne majeure se fasse ressentir pour demander conseil. Un professionnel de santé peut vous aider à mieux comprendre votre audition, même en l’absence de plainte claire.

Quelques situations pour lesquelles consulter peut être utile :

  • Vous ressentez une gêne auditive persistante, même légère.
  • Vous travaillez dans un environnement bruyant au quotidien.
  • Vous êtes régulièrement fatigué après une journée d’écoute intense.
  • Un proche vous fait remarquer que vous entendez “moins bien qu’avant”.

Un rendez-vous avec un médecin ou un ORL peut permettre de prévenir l’apparition de troubles auditifs, et de recevoir des conseils personnalisés.

3. Santé auditive et quotidien : comment adapter ses habitudes pour prendre soin de son audition.

La santé auditive se joue dans les petits gestes du quotidien. Nos environnements – maison, transports, loisirs – exposent parfois à des niveaux sonores que l’on ne soupçonne pas. Prendre soin de son audition, c’est apprendre à les repérer… et à mieux les gérer, sans se priver.

3.1 À la maison : téléviseur, électroménager, bricolage

Notre intérieur n’est pas toujours synonyme de silence. Certains appareils courants produisent des bruits proches ou au-delà du seuil de danger pour l’audition, notamment lorsqu’ils sont utilisés longtemps ou cumulés.

Quelques repères sonores :

  • Un sèche-cheveux peut atteindre 89 dB (A).
  • Un aspirateur : autour de 70 dB (A).
  • Un mixeur ou une perceuse : souvent au-delà de 90 dB (A).

À noter : les décibels ne s’additionnent pas de façon classique. L’échelle est logarithmique, ce qui signifie que deux bruits à 80 dB(A) ne donnent pas 160 dB(A). 

Lors de l’achat d’un appareil électroménager, soyez attentif au niveau sonore indiqué sur l’étiquette : 3 dB(A) de différence entre deux modèles peut paraître peu, mais cela correspond en réalité à un doublement de l’intensité sonore perçue. Un critère à prendre en compte pour préserver un environnement sonore plus confortable au quotidien.

Découvrez quelques conseils pour adopter les bons réflexes :

  • Réduire le volume des écrans (TV, enceinte…) quand l’environnement est calme.
  • Éviter d’enchaîner plusieurs appareils bruyants sans pause.
  • Créer des “moments de silence” dans la journée pour reposer vos oreilles.
  • En cas de travaux, utilisez un casque anti-bruit.

8h d’exposition à 80 dB(A) impactent notre audition.
Plus le bruit augmente, plus le temps d’exposition diminue.

3.2 Dans les transports : écouteurs, ambiance sonore élevée

Dans le métro, le train ou même la voiture, le niveau sonore de fond peut dépasser 80 dB (A), incitant à augmenter celui de nos écouteurs pour compenser. Ce réflexe est l’un des plus fréquents… et des plus risqués.

À privilégier :

  • Utiliser un casque à réduction de bruit : il permet une écoute confortable, sans compenser les bruits extérieurs.
  • Baisser le volume et garder une oreille “libre” en déplacement, pour plus de sécurité.
  • Privilégier les contenus doux (podcasts, voix), mieux tolérés par l’oreille que les basses fortes ou rythmes soutenus.

3.3 Lors des loisirs : concerts, sports, jardinage

Les loisirs sont souvent associés au plaisir, au mouvement… et parfois au bruit. Mais pas question de s’en priver : l’enjeu, c’est d’en limiter les effets cumulés.

Voici les bons réflexes à adopter :

  • S’équiper de bouchons d’oreilles lors de concerts pour atténuer le bruit sans en altérer la qualité du son.
  • Faire des pauses toutes les 30 à 60 minutes pendant de longues sessions d’écoute.
  • Porter un casque ou des bouchons d’oreilles, lors d’activités bruyantes en extérieur, même ponctuellement.
  • Alterner les activités : une balade dans le calme après un événement bruyant permet à l’oreille de se régénérer.

L’important, c’est l’équilibre : alterner temps sonores et temps calmes dans la même journée.

3.4 Pour les enfants et ados : prévenir les risques dès le plus jeune âge

L’audition des plus jeunes est en pleine construction. Les expositions précoces à des volumes trop forts peuvent avoir des effets durables. Il est donc essentiel d’intégrer les bons réflexes très tôt, avec pédagogie.

Le jeu vidéo, en particulier avec un casque ou une enceinte à proximité, représente une source d’exposition sonore encore sous-estimée.

Selon une étude récente de l’Association Nationale de l’Audition :

  • 50 % des jeunes joueurs ont ressenti une gêne auditive après une session de jeu.
  • 35 % ont rapporté des bourdonnements (acouphènes).
  • 23 % ont subi une perte auditive temporaire.

Quelques recommandations utiles :

  • Choisir des casques audio limités à 85 dB (A), adaptés à leur âge.
  • Limiter l’usage d’écouteurs à 1h par jour maximum, à volume modéré.
  • Leur apprendre à écouter les signaux de fatigue (oreilles qui sifflent, besoin de silence).
  • Sensibiliser en famille : “nos oreilles, on en prend soin tous ensemble”.

Cette prévention est un acte d’éducation à part entière, au même titre que l’alimentation ou le sommeil.

Nos habitudes sonores sont autant de leviers pour préserver notre audition. En adaptant quelques gestes simples à chaque moment de la journée, il devient naturel de prendre soin de ses oreilles sans même y penser

3.5 Au travail : limiter l’exposition et préserver le confort auditif

Open space bruyant, appels et visioconférences, machines ou outils…Le quotidien professionnel expose souvent à des bruits persistants, parfois sous-estimés.

Même lorsqu’ils restent en dessous du seuil de danger, ces sons peuvent générer fatigue cognitive, irritabilité et baisse de concentration.

Adopter de bons réflexes peut faire la différence :

  • Réorganiser les espaces : identifier les zones les plus bruyantes et réaménager les postes de travail si nécessaire.
  • Utiliser des outils anti-bruit adaptés : casques antibruit, cloisons acoustiques, revêtements absorbants.
  • Mettre en place des pauses sonores : quelques minutes de calme toutes les 2 heures pour reposer l’audition et relâcher la tension.
  • Sensibiliser les équipes : former les collaborateurs aux effets du bruit sur la santé auditive et mentale.
  • Proposer des solutions personnalisées : travail hybride ou télétravail partiel si cela permet de réduire l’exposition.

4. Et si une gêne auditive apparaît ? Des solutions existent.

Même avec les meilleurs réflexes, il peut arriver de ressentir une gêne : fatigue après une journée bruyante, sifflements inhabituels, difficulté à suivre certaines discussions… Ce n’est pas un tabou, ni une fatalité. L’important est d’écouter ces signaux et de savoir qu’il existe des solutions simples et accessibles.

4.1 Reconnaître les premiers signes et consulter un professionnel de santé

Les signes d’une gêne auditive peuvent sembler anodins. Mais lorsqu’ils se répètent, il est important de ne pas les ignorer.

Soyez attentif si vous remarquez :

  • Un besoin fréquent d’augmenter le volume.
  • Une sensation de fatigue après chaque journée bruyante.
  • Une impression que les autres parlent moins forts ou n’articulent pas.
  • Un retrait des situations sociales à cause du bruit ambiant.

Un simple échange avec votre médecin ORL ou un audioprothésiste peut suffire à vous orienter, vous rassurer ou vous conseiller.

4.2. S’informer sur les solutions

Aujourd’hui, les solutions auditives sont variées, discrètes et adaptées à différents niveaux de gêne. On ne parle pas forcément d’appareillage, mais souvent d’aménagements légers et utiles.

À découvrir :

  • Des astuces simples : activer les sous-titres, choisir un téléphone avec amplification, espacer les expositions sonores.
  • Des applications mobiles qui permettent soit d’amplifier les voix dans un environnement bruyant, soit de mesurer le niveau sonore autour de vous en temps réel.
  • Des conseils personnalisés d’un professionnel pour adapter ses habitudes.

4.3. Se faire accompagner dans un cadre médical ou professionnel

Lorsqu’une gêne est installée ou évolutive, un accompagnement peut faire toute la différence. L’objectif n’est pas seulement de “corriger” une baisse d’audition, mais de retrouver du confort, du lien, et une écoute plus sereine.

Ce que peut inclure un accompagnement :

  • Une évaluation auditive adaptée à vos besoins.
  • Un accompagnement vers des aides auditives si nécessaire.
  • Des aménagements simples de votre environnement sonore, à la maison ou au travail.
  • Des temps d’écoute bienveillants avec des professionnels.

     

Pouvoir suivre une conversation sans faire répéter, retrouver le plaisir d’un dîner animé… autant de petits soulagements concrets et accessibles.
Dès les premiers signes, il est possible d’agir en douceur. Mieux vaut une consultation préventive que des mois d’adaptation. L’information, la curiosité et l’accompagnement sont vos premiers alliés pour préserver votre qualité d’écoute.

CONCLUSION

Et si préserver son audition, c’était simplement apprendre à écouter… différemment ? Baisser le son, faire des pauses, repérer les signaux faibles : autant de gestes simples qui, répétés, protègent durablement notre confort d’écoute. Parce que bien entendre, c’est mieux comprendre, mieux échanger, mieux vivre. Et parce que prendre soin de son audition aujourd’hui, c’est préserver sa qualité de vie pour demain.

Pour aller plus loin et découvrir d’autres conseils concrets à appliquer au quotidien, explorez blog dédié à la santé auditive.

Sources :

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